Strange and unproductive thinking


Depuis cette soirée de 1979 où quelques amis et moi avons du faire face à Eraserhead, cet ovni en noir et blanc qui nous a directement projeté dans un univers parallèle (et sans recours aucun à des substances illicites), je dois concéder que je voue une quasi adoration pour David Lynch (ce qui ne revet aucun caractère exclusif dans la mesure où il est devenu l’icône incontournable du cinéma de la fin du XXème siècle). Que d’heures à discuter de la vison du monde du Monsieur au travers d’une filmographie tout simplement extraordinaire, au sens le plus premier qui soit. Les claques sont multiples et fortes avec Elephant Man (don’t juge a book by it’s cover), Dune (son « enfant » qui lui pose tant de problème et qui pourtant…),  Blue Velvet (et son monde surfacique qui se résume à lui seul dans les 3 premières fantastiques minutes, et Denis Hooper – j’en profite pour « boire à ta baise Frank »), Sailor et Lula (ah, l’amour..), Twin Peaks (l’insoutenable attente du prochain épisode), Lost Highway (encore et toujours l’homme mystérieux), Une histoire vraie (le bonheur à l’état pur), Mulholland Drive (le jeu du temps) et inland (…).

So what ? Et bien Crazy Clown Time, non pas au rayon cinéma mais au rayon musique. David Lynch qui chante, qui joue de la guitare, qui triture des boites à rythme, et bien, comme tout le reste, c’est quelque chose. Avec toujours comme leitmotiv ce rock éthéré, style vintage néo moderne minimaliste, que l’on retrouve souvent dans les BO de ses films. Ceux qui aiment Suicide ou Dirty Beach ne seront pas déçus. Et puis il y a aussi cette facette électro qui a été à l’origine de l’album (un morceau a tourné chez les DJ branchés un moment) qui aurait pu être produite par Eno lui même. C’est dire tout le bien que j’en pense…

2 Réponses to “Strange and unproductive thinking”

  1. C’est la mère De Laurentis qui avait entièrement remonté le film pour qu’il tienne dans un format commercial et fait de Dune une daube. D’après Lynch, le film est méconnaissable et incompréhensible, rien à voir avec ce qu’il avait monté lui-même.

  2. Tout à fait. C’est pour ça que Lynch n’arrive pas à le considérer comme un de ses films. C’est le seul sur lequel il n’a pas eu une maitrise total. Il n’en reste pas moins, que je l’aime bien… même si en sortant de la salle j’ai été totalement déçu par cette version qui dégrade totalement et définitivement l’oeuvre magistrale d’Herbert… (La question est: est-il raisonnable d’envisager la mise en scène d’un tel livre ? Après avoir vu le Seigneur des anneaux, pour lequel la question se posait de la même façon, je répondrais oui…).

Laisser un commentaire